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Compte-rendu du Colloque du Forum 2008 Convertir en PDF Version imprimable

Compte rendu du Colloque du Forum

« Diversité, Parité et Emploi »

Tenu à l’UNESCO le 29 janvier 2008

Sous le Haut Patronage du Directeur Général de l’UNESCO M. Koïchiro Matsuura, avec la coopération du Bureau de la Planification Stratégique de l’UNESCO, avec le soutien de la Délégation du Liban et en co-organisation avec AXA, l’Association du Dialogue InterCulturel et Inter-Religieux (ADICR) a organisé un Forum suivi d’un Colloque ayant comme thème «Diversité, Parité, et Emploi» le 29 janvier 2008 à l'UNESCO.  Le Parrain du Forum était Jacques Attali. Les entreprises et associations qui ont bénéficié des stands sont les suivantes : Axa, Société Générale, L’Oréal, Schneider Electric, AKOR Alternance, Sodexho, DHL, FIFEL ZUS, l’AFIP, REAGE, APC Recrutement, et d’autres. Les jeunes diplômés (e) issus (e) de la diversité à la recherche d’emploi ont postulé ou demandé conseil auprès des stands présents.

Une allocution de bienvenue prononcée par la Présidente de l’Association du Dialogue Inter-culturel et Inter-religieux Mme Samar SASSINE inaugure l’ouverture de ce colloque où de nombreuses personnalités éminentes et intervenants divers ont exposé leurs opinions et leurs témoignages sur le thème de la « diversité, Parité et Emploi ».

Mme SASSINE a adressé ses chaleureux remerciements au Directeur Général de l’UNESCO M. Koïchiro MATSUURA, à son Sous-Directeur pour la Planification Stratégique M. Hans d’ORVILLE, aux membres de la Délégation du Liban auprès de l’UNESCO surtout son Excellence Mme Sylvie FADLALLAH ainsi qu’à l’ensemble des partenaires et sponsors comme la Radio Orient, Axa et le Conseil Régional d’Île de France qui ont contribué à l’organisation et au succès du Forum et du Colloque.

Par la suite, elle n’a pas manqué de rappeler les interrogations multiples que suscite l’intitulé du Colloque. « Peut-on retrouver la parité dans l’emploi ? La diversité existe t’elle également dans les milieux professionnels ? Est ce qu’il y a un dialogue dans l’entreprise ? Quels sont les moyens mis à la disposition des jeunes pour les aider à s’insérer dans la vie économique ? ».

 

I. 1ère table ronde.

Relevant le défi de ces questions, la Présidente de séance et modératrice de la première table ronde Mme Marie-Françoise COLOMBANI revient dans un premier témoignage sur son expérience professionnelle dans le Magazine féminin ELLE, où elle assure que la femme est représentée de manière exemplaire, puisqu’on compte parmi les journalistes 92 % de femmes, dont 10% sont affectées à des postes de direction.

M. Hans d’ORVILLE a rappelé que les enjeux de diversité font partie des grands objectifs de l’UNESCO puisque non seulement, ils sont repris par les organes directeurs comme le Conseil exécutif ou la Conférence générale, mais on les aborde aussi en ce qui concerne les politiques et la formation des capacités, et la règle propre au Secrétariat exigeant la diversité des pays d’origine des fonctionnaires. La diversité est alors prise en compte par l’Organisation, notamment dans les calculs des quotas des fonctionnaires internationaux, parce qu’il convient de donner au sein du Secrétariat une représentation fidèle du monde, de sa diversité et de ses cultures. Travailler conjointement avec des collègues provenant de plusieurs pays et continents est une réalité et un privilège quotidiens.

Concernant la question d’égalité et de parité, il a suggéré qu’il y a une différence entre les deux termes. Quant à l’UNESCO, elle utilise plutôt la notion de l’égalité, ou de l’égalité des genres, qui a été définie par la Conférence Générale comme une des deux priorités mondiales de la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO pour 2008-2013.

L’égalité implique qu’il n’y a pas de discrimination concernant l’accès aux services, programmes ou ressources en raison du genre. L’UNESCO poursuit cet objectif de l’égalité  des genres par le biais d’activités dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO, en assumant une double approche visant à la fois les programmes en faveur de l’égalité entre femmes et hommes, et l’intégration de questions relatives à ce sujet dans les Etats membres et au sein de l’Organisation. L’autonomisation des femmes à travers ces programmes et l’intégration de ces questions sont essentielles afin d’atteindre l’objectif ultime de l’égalité des genres.

Pour l’UNESCO, l’intégration de ces questions, cela veut dire :

 identifier les disparités entre les genres au moyen d’analyses selon le genre et de données ventilées par sexe ;

  susciter une conscience de ces disparités ;

•  obtenir du soutien en faveur du changement en appliquant une démarche de sensibilisation et en instaurant des alliances et des partenariats ;

  élaborer des stratégies et des programmes afin de combler les écarts existants ;

  mettre en place des ressources adéquates et l’expertise nécessaire.

En revanche, viser la parité implique qu’il devrait exister un nombre de femmes égal à celui d‘hommes. La parité des fonctionnaires est un objectif que l’UNESCO s’est fixé d’atteindre d’ici jusqu’à 2013.

D’ailleurs, au Bureau de la Planification stratégique (BSP) que M. d’Orville dirige, il existe une division en charge des questions de l’égalité des genres. En tant qu’entité centrale chargée de la coordination et du suivi des questions d’égalité des sexes et d’autonomisation de la femme, cette division fait en sorte que la priorité soit accordée à cet objectif important, et veille à ce que cette priorité soit respectée pendant tous les stades de conception, d’exécution, de suivi et d’évaluation des activités. BSP établira donc un plan d’action axé sur les résultats intitulé « Plan d’action prioritaire pour l’égalité des sexes ».

L’Organisation assiste les pays membres en continu à travers d’actions de sensibilisation pour l’égalité des genres et poursuit des activités destinées a achever le troisième Objectif du Millénaire pour le développement qui exige : « Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes […] et éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard. »

Sur un sujet sensiblement différent mais non moins instructif, l’Ambassadeur du Liban à l’UNESCO, Mme Sylvie FADLALLAH a évoqué l’expérience en terme du respect de la parité dans l’emploi au sujet de la Femme libanaise.

Mme FADLALLAH aurait souhaité l’utilisation du terme « égalité » à celui de « parité » (simple outil quantitatif, de mesure dans les différentes instances du pouvoir). Elle préfère parler « d’égalité des genres » qui lui semble plus instructif et moins réducteur dans la mesure où il renseignerait davantage sur l’ensemble des causes sociologiques, philosophiques et psychologiques de l’approche Homme/Femme à l’emploi.

« Malgré les instruments juridiques qui régulent la mondialisation, la participation des femmes au pouvoir est encore faible », observe Mme FADLALLAH

Si les Pays arabes attestent une féminisation de l’emploi dans les domaines liés à l’éducation et à la santé, la proportion de la représentation des femmes dans les lieux de pouvoir est encore marginale.

Les discriminations sont de deux ordres : elles peuvent être le fait de dispositions juridiques (inégalité manifeste Homme/Femme dans le code pénal sur l’adultère, dans le droit successoral communautaire, dans le code de la nationalité) ou découler de pesanteurs sociales entravant dans les mentalités l’accès des femmes à des postes d’autorité et de décisions.

Constat chiffré :

-la femme libanaise occupe une place sociale active, mais son activité économique reste faible (de l’ordre de 23%) et se cantonne essentiellement au domaine de l’enseignement tous secteurs privés et publics confondus et celui de la magistrature (33% du corps sont des femmes).

-Dans la haute sphère publique et politique, 4 femmes seulement sont ambassadeurs en 2003 et 6 sont députés sur un total de 128.

D’ailleurs leur accession au pouvoir se fait souvent suite a un décès d’un proche Homme : « les femmes entrent en habits de deuil en politique ».

Concluant son propos, Mme FADLALLAH semble mitigée sur la modification rapide des quelques textes discriminatoires à l’égard des femmes au Liban. Si le pays a ratifié un bon nombre de conventions internationales, si l’action des ONGs féminines est efficace, en raison de troubles politiques et sécuritaires que traverse le pays, la priorité est donnée aux autres problèmes.

L’intervention de M. Jacques ATTALI reprend le rapport qu’il vient de remettre au Président de la République et dans lequel il émet des propositions en faveur de la parité, de la diversité et de la minorité dans l’emploi des jeunes.

M. ATTALI fit trois observations principales :

- Les populations des villes restent majoritairement masculines face aux campagnes où l’effectif féminin est plus important.

- Il semblerait que la féminisation de certains emplois serait un signe de décadence d’un corps de métier

- La ségrégation de l’emploi est avant tout une ségrégation de crédit.

Quels moyens d’actions préconise t’il dans son rapport ?

-Accompagner les jeunes de quartier dans les banques pour qu’elles leur accordent du crédit. Ce coût d’accompagnement des jeunes à la création d’emploi est faible (estimé à 3000 euros par personne). Cette mesure a beaucoup de succès.

-Il convient d’expliciter que la réussite individuelle peut faire profiter l’ensemble d’une collectivité. Selon le commentaire : « chacun a intérêt à la réussite de l’autre ».

-Adopter des mesures qui favorisent la mobilité sociale, condition intrinsèque de la croissance et permettant l’épanouissement des femmes et des minorités.

-Efforts à fournir dès la prime enfance en allouant des moyens supérieurs aux écoles situés dans la ZEP (zone d’enseignement prioritaire).

-Prévoir des rattrapages en cas d’échec et faire obstruction aux préjugés de l’échec permanent.

-Mettre des quotas qui font respecter la parité dans les lieux de pouvoir (Conseil d’Administration d’entreprise, Mairies, etc.)

Cette première table ronde se solde avec l’intervention de M. Edouard PELLET, chargé de la Diversité à France Télévisions, qui nous expose le plan PAPI (Plan d’Action Positive pour l’Intégration).

Ce plan mis en place par France Télévisions favorise la présence, l’expression, la représentation et la promotion des composantes et origines diverses de la communauté nationale auprès du service public de l’audiovisuel, sans en néanmoins déroger au Droit et violer le principe d’égalité.

Lancé en janvier 2004, ce plan se décline en trois volets :

-Un volet programmes qui, par le biais d’une cellule regroupant des représentants de tous les genres télévisuels, vise à assurer la présence et un traitement plus valorisant de la diversité à l’antenne, par exemple au niveau des chroniqueurs dans les émissions de flux, des présentateurs, ou des fictions programmées.

-Un volet ressources humaines, également porté par une cellule spécifique se réunissant au niveau du groupe, composé de deux responsables vise à faciliter l’accès des « issus d’ailleurs » à la formation et aux métiers de la télévision.

-Un volet éthique qui, par des études, réunions ou séminaires, vise à favoriser la réflexion des professionnels de tous les secteurs du groupe, sur la nécessité de prendre en compte la diversité du pays et de ses apports à l’esprit de la France d’aujourd’hui.

M. PELLET conclut son propos en précisant que le plan PAPI, imprégné de l’évolution réglementaire européenne, a permis, en respectant la spécificité française (constitutionnelle et traditionnelle), de contourner la difficulté de la « discrimination positive » pour engager un rétablissement de l’égalité et la prise en compte de la présence culturelle ainsi que de la valeur ajoutée de la diversité.

 

II. 2ème table ronde consacrée aux témoignages.

Les intervenants, impartis d’un temps limité de 7 minutes par Mme Fadela MEHAL, Fondatrice et Présidente des « Marianne de la Diversité », directrice de la campagne « aux urnes d’accord, mais parité et diversité d’abord », se sont succédés furtivement pour énumérer les moyens mis par leurs structures respectives en vue de promouvoir la diversité et/ou la parité dans les milieux professionnels.

Mme Anne-Dominique TOUSSAINT s’engage de projetter le film féminin Caramel (réalisé par une femme libanaise Nadine LABAKI) dans les villes de banlieues, en raison des messages d’ouverture et de tolérance véhiculés par ce film, important par son sujet, mais aux teintes légères et sensibles.

Par ailleurs, cette productrice assure son auditoire que le cinéma, loin d’être le milieu inaccessible que l’on pense, est réellement ouvert et en attente de gens différents pour le peu qu’elles soient créatives et audacieuses.

            A son tour, Mme Soumia MALINBAUM, explicite comment le MEDEF s’est engagé depuis 2005 à assurer le suivi et la sensibilisation à la diversité de 1700 entreprises réparties sur le territoire.

Le « Tour des Entreprises » s’est traduit par un « tour de France de la Diversité » au cours duquel le MEDEF, dont Mme MALIMBAUM en est la porte parole diversite, s’est attelé à convaincre que le succès d’une entreprise peut découler de la bonne valorisation des personnes aux identités et provenances diverses.

Le MEDEF diffusa un guide pratique, tiré à 3000 exemplaires, qui propose aux entreprises des moyens solides permettant de dissiper leurs préjugés et stéréotypes.

            Le député français d’origine libanaise M. Elie ABOUD, cardiologue de formation, a fait un témoignage personnel percutant qui traduit au mieux le lien entre politique et diversité.

Il y a d’un côté l’engagement des minorités raciales, éthniques auprès d’une famille politique, et celui des hommes politiques qui respectent la diversité sociologique et culturelle dans leur liste électorale.

Mme DUBRAC, représentante de la CCIP auprès des départements 92 et 93,  a précisé qu’un guide de « bonne pratique » élaboré en collaboration avec la COPEC et l’AFIP, est mis à la disposition des entreprises en vue de rapprocher l’offre de la demande d’emploi.

Mme DUBRAC souligne qu’un parcours d’accompagnement à la création d’entreprise est également prévu auprès notamment des « écoles de la 2ème chance ».

            Prenant la parole, M. Damien BEHR, Maison de l’entreprise et de l’emploi d’Aulnay Sous Bois, a dressé le constat que la diversité était respectée au sein des entreprises d’Aulnay Sous Bois, mais que la parité ne l’était pas, puisque seulement 4 femmes sont chefs d’entreprise.

M. BEHR a fait également remarquer qu’à côté des problématiques liées à la parité et à la diversité, il y a celle liée à l’âge, dans la mesure où les séniors mis à l’écart, ont besoin aussi de se repositionner, parfois de créer leur propre entreprise sur les bases non d’un échec dans le marché du travail, mais d’une motivation réelle et sincère.

Avant d’achever cette 2ème table ronde, M. Jacques CARDOT, rapporte son expérience propre dans le secteur d’activité dans lequel il s’est converti depuis moins d’un an : celui de la création d’entreprise.

La création d’entreprise s’établit dans un rapport de proximité entre la fédération FIFEL ZUS et des jeunes aspirant à devenir chef d’entreprise.

Concrètement, cette fédération- née en mars 2006, suite aux événements d’octobre 2005   -créée par des Chefs d’entreprises irrités par les préjugés contre le département du 93- cherche à établir du lien avec les jeunes désireux de devenir chef d’entreprise.

Comment ? En organisant des forums, tenant des sites Web, mettant en place une bourse d’affaires pour les futurs entrepreneurs, par des actions de parainnage et du tutorat.

Quelques « success stories » racontées par trois jeunes intervenants ;

Celle de Mme Eva LOSANNA, femme et chef d’entreprise ; le témoignage de M. Salem BESSAD, jeune chef d’entreprise, qui confirme une fois de plus que la richesse d’une entreprise repose sur la diversité pluriculturelle de ses membres ; et enfin M. Mohammed ABOU qui affirme que c’est la compétence qu’il faut savoir mettre en avant et que la représentation et les préjugés nécessitent un travail approfondi de pédagogie.

 

Séance de Clôture:

M. Richard OSWALD, conseiller diversité pour la politique de la ville à la Société Générale, a insisté sur la nécessité de motiver le refus d’un jeune sur des raisons objectives. 

M. Driss DERFOUFI, membre du CA de l’ADICR, a adressé un message aux jeunes d’être actifs et de solliciter l’aide d’entreprises ou associations (FIFEL ZUS, CCIP) qui permettent la création d’entreprise.

M. Jean-Pierre BOYER, Secrétaire Général de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO, s’est félicité de la tenue du colloque à l’UNESCO. Il a cité l’Acte constitutif de l’Organisation internationale, qui évoque la « féconde diversité des cultures », et a rappelé l’adoption par la Conférence générale, en 2005, de la Convention sur la diversité des expressions culturelles qui fait de cette diversité l’un des principes fondamentaux du droit international. Il a également souligné l’importance des échanges et du dialogue entre les cultures, ainsi que le rôle d’une éducation pour tous, tout au long de la vie pour reconnaître tous les talents, et pour faire de la diversité, sous toutes ses formes, un facteur positif de cohésion sociale. Il a indiqué en ce sens que la Conférence internationale de l’éducation, que l’UNESCO organisera à l’automne 2008, portera sur le thème de l’éducation inclusive.

Il a estimé enfin que le colloque avait abondamment montré que la reconnaissance de la diversité constitue un élément essentiel pour le développement des entreprises et pour le dynamisme des sociétés. Il conviendrait à présent d’explorer les nombreuses pistes de réflexion et d’action qui ont été tracées, afin d’inscrire véritablement dans les faits la notion de parité.